Comment gérer la fertilité des sols ?

La gestion intégrée de la fertilité des sols vise à optimiser l’efficacité de l’utilisation des nutriments à des fins agronomiques et à augmenter la productivité des cultures. Cet objectif peut être atteint grâce aux légumineuses à grains, qui améliorent la fertilité des sols par fixation biologique de l’azote, et à l’application d’engrais chimiques. Les légumineuses ont une importance particulière due à leur capacité à fixer l’azote atmosphérique, ce qui contribue à réduire l’utilisation d’engrais azotés commerciaux et à améliorer la fertilité des sols. La fertilité des sols peut être encore améliorée non seulement par l’introduction de cultures de couverture, qui ajoutent de la matière organique au sol, ce qui améliore sa structure ainsi que son état et sa fertilité, mais aussi, d’une part, par l’apport d’engrais verts ou de cultures de légumineuses, lesquelles fixent l’azote atmosphérique par le processus de fixation biologique de l’azote. La technique isotopique mettant en jeu l’azote 15 est également utilisée pour déterminer la quantité d’azote fixé à partir de l’atmosphère par fixation biologique de l’azote par les légumineuses. La signature isotopique du carbone 13 permet de déterminer les quantités de résidus de culture incorporés au sol pour le stabiliser et améliorer sa fertilité. De telles pratiques de gestion de la fertilité des sols comprennent le recours aux engrais, aux intrants organiques, la rotation des cultures avec les légumineuses.

La première étape pour gérer la fertilité des sols consiste à faire un diagnostic de sa fertilité, qui se décline en trois composantes : fertilité chimique, physique et biologique. L’analyse de terre permet une assez bonne maîtrise de la fertilité chimique grâce aux référentiels COMIFER associés et la connaissance des fertilisants. Il est recommandé de réaliser une analyse chimique tous les 5 ans. La maîtrise de l’état structural du sol passe d’abord par la prévention, notamment en contrôlant le poids des matériels, les pneumatiques, les conditions d’intervention et la rotation des cultures, puis par un travail du sol adapté si nécessaire. Les pratiques d’apport de matière organique, comme la restitution des résidus de cultures, les produits résiduaires organiques et les couverts végétaux, sont connues pour avoir un effet positif sur la fertilité biologique. La matière organique permet de stocker de l’eau, de fournir l’azote ou d’apporter de l’énergie pour les organismes du sol. Cependant, le niveau de réponse à ces pratiques n’est pas universel car le pédoclimat a un effet prépondérant sur les organismes du sol. Des projets de recherches ont pour but de mieux comprendre le rôle des organismes du sol, l’impact des pratiques culturales sur leur abondance et de mieux établir leur relation avec les cultures.