Forme d'art contemporain issue de l'abstraction et fondée sur le caractère changeant de l'œuvre, son mouvement apparent ou réel.
L'art cinétique ne prit un réel essor qu'entre 1950 et 1960 et le grand public ne commença à s'en préoccuper qu'à partir de cette date.
La naissance de ce nouveau mode d'expression artistique est une conséquence directe de l'accélération du développement technologique et scientifique.
Il dérive des recherches de divers groupes d'avant-garde depuis son début : maints artistes, essentiellement parmi les tenants de l'art informel, orientèrent une part de leurs recherches vers l'expression du mouvement, notamment les futuristes en Italie, autour de Balla, certains éléments du groupe Blaue Reiter, les rayonnistes, etc.
Les œuvres cinétiques sont animées d'un mouvement réel, mécanique – ce qui les distingue des mobiles à mouvements aléatoires, dus à Alexander Calder et à ses émules – qui sont obtenus par des sources énergétiques variées : énergie manuelle des premiers plans mobiles de Pol Bury, énergie magnétique des signaux du Grec Takis et de ponctuations molles de Bury, énergie électrique du théâtre de l'Allemand Harry Kramer, complexité des métamécanismes de Jean Tinguely, sculptures hydrauliques de Kosice.
Il revient à Nicolas Schöffer d'avoir introduit, avec ses sculptures-robots, les ressources de la cybernétique : la création du Cysp, robot muni d'un « cerveau » électronique, marque une date dans l'évolution de l'histoire de l'art.
Le cinétisme optique fut consacré officiellement en 1955, à la galerie Denise-René lors de l'exposition « Mouvements », qui s'est accompagnée de la publication du Manifeste jaune, rédigé par Victor Vasarely et Pontus Hulten.
L'originalité de l'art cinétique ne consiste pas seulement en l'introduction de la technologie scientifique dans l'art.
Il procède à une mutation de l'œuvre d'art.
La complexité qui la caractérise lorsqu'elle est cinétique déborde les catégories traditionnelles de la peinture et de la sculpture.