Que sont les jardins de la Paix ?

Des "jardins de la paix" ont été aménagés par des paysagistes ressortissants des pays belligérants sur les lieux mêmes des combats. Plantés dans le prolongement de lieux majeurs de la mémoire de la Grande Guerre des Hauts-de-France, ces jardins sont de nouveaux espaces de recueillement, mais aussi des lieux de promenade pour tous, paisibles et sereins. Trois jardins de ce programme ont été implantés sur les ruines de l'ancien village de Craonne. Désormais, les sept hectares d’un arboretum dévalent le vallon dévasté du Vieux Craonne. Les trois jardins fleuriront ainsi au fil des saisons, illuminant le sous-bois du blanc immaculé des perce-neige ou du mauve vif des crocus. Pour mettre en lumière la topographie tourmentée du site du Vieux Craonne, déformé par les bombardements, les concepteurs ont recouvert d’une couche d’argile certaines dépressions. Le tracé géométrique rigoureux de l’aménagement, qui évoque l’art du jardin arabo-musulman, vient épouser en douceur la configuration bosselée du Vieux Craonne. Par tradition, les jardins d’Orient sont en effet des espaces à l’écart du monde et du temps, où l’eau symbolise la vie face à l’inhospitalité du désert. Une vasque en métal brillant reflète le paysage alentour. La fontaine de ce jardin des Hespérides se trouve donc à la croisée des chemins, prête à accueillir les promeneurs du Chemin des Dames.

Les Jardins de la Paix du Pas-de-Calais offrent aux visiteurs une occasion inédite de (re)découvrir les lieux de la Mémoire nationale. Par une approche d’esprit et de culture, à la fois personnelle et historique, l’Association Art & Jardins des Hauts-de-France vous invite à vous questionner sur notre monde, sur la paix et sur son avenir le temps d’une balade aussi apaisante que surprenante. Dans cette région meurtrie par les combats au cours desquels plus d’un million d’hommes de toutes nationalités sont morts, ces jardins sont comme un message de fraternité international pour les anciennes forces alliées, du Canada, d’Écosse, de France, d’Angleterre ou encore de Tchécoslovaquie. Il y a des jardins tels que le Jardin du Canada, le Jardin de l’Écosse, le Jardin de la Tchécoslovaquie, le Jardin de la France, le Jardin de la Pologne. À Vimy, le jardin canadien nommé “Drapeau” est l’un des premiers Jardins de la Paix à voir le jour en France. En hommage aux 500 sonneurs tués durant la Première Guerre mondiale, Anna Rhodes et Melissa Orr vous invitent à découvrir un jardin digne des plus beaux jardins d’Écosse. Lenka Drevjana, Zuzana Nemeckova et Miroslava Stanekova sont venues dans la commune de Neuville-Saint-Vaast pour laisser un petit bout de leur identité. Au cœur des combats de la Première Guerre mondiale, la colline de Notre-Dame-de-Lorette porte certains hauts lieux de la Mémoire nationale : Nécropole, Mémorial 14’-18 et Anneau de la Mémoire. Pour les Français, une nouvelle branche vient compléter ce lieu de recueillement et de réflexion: un Jardin de la Paix, aux couleurs de la France.

Les jardins de la Paix sont des lieux de paix et de méditation rappelant aux visiteurs ceux qui ont perdu leur vie en ces moments tragiques. Ils sont aujourd’hui vingt-huit à honorer la mémoire des disparus sur les lignes de front des Hauts de France, du Grand Est et de la Belgique. Pour que la violence des destructions et l’hécatombe des disparus due à la folie des gouvernants restent ancrés dans la mémoire des hommes, l’Association Art & Jardins des Hauts de France et ses partenaires institutionnels et locaux se sont associés dans l’idée de jalonner nécropoles, cimetières militaires et villages détruits. Un appel à projet a été lancé aux paysagistes et architectes des pays engagés dans le conflit puis les propositions ont été examinées et sélectionnées par un jury. Chaque lieu a sa propre identité et s’inspire du site où il est implanté ainsi que de la mémoire à transmettre. Certains sont plus éloquents à certains moments de l’année, l’hiver n’étant pas toujours leur saison préférée. Quand les fleurs ont un rôle particulier à jouer dans l’esthétique d’ensemble, le printemps et l’été sont plutôt recommandés pour les visiter. Mais dans l’ensemble ils transmettent une vraie émotion à ceux qui sont conscients du sens qui leur est donné d’autant que les visites peuvent s’accompagner de celle des nécropoles et des musées à proximité.

Un Jardin de la Paix, c’est un endroit qui apporte un contrepoint de quiétude à la fureur des combats. Les jardins ont été pensés par des paysagistes, plasticiens et architectes des 35 nations belligérantes, soulignant à la fois la dimension internationale du conflit et la force de la fraternité possible. Ils sont une invite à se poser, à s’interroger sur la paix, à concevoir une forme de résilience qui permette de mieux envisager l’avenir. Les Jardins de la Paix participent au devoir de mémoire dans une approche positive et constructive, où amélanchiers du Canada, cornouillers, spirées… Les fleurs blanches – jamais les mêmes – sont très présentes, procurant toujours le même apaisement, comme un écho au drapeau blanc. Un message universel.

Les jardins de la Paix sont un jardin à la française, dessiné par Robert de Cotte en 1725, recréé vers 1930. Un petit pont de pierre permet de franchir des douves pour y accéder. Deux rangées d'arbres prolongent les ailes du palais épiscopal. Des parterres de broderies en buis sur pelouse entourés d'arbustes taillés en boules et cônes sont coupés sur une allée centrale. Dans un angle a été implanté une œuvre de François Davin « La pierre que tu ne jetteras point » qui représente une colombe stylisée. Le type de ces jardins est un jardin à la française. Les éléments végétaux présents sont des arbustes.

Les Jardins de la Paix sont pensés par des équipes d’artistes paysagers, originaires des nations engagées dans le conflit de la Première Guerre mondiale, et se trouvent à proximité des lieux de mémoire : après la destruction, la nature reprend vie. Ces jardins de la Paix sont créés par Arts & Jardins – Hauts-de-France et la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale en 2018 pour commémorer les morts de la Grande Guerre. La Somme possède cinq de ces Jardins de la Paix. Ils sont situés à Thiepval, Péronne, Noyelles-sur-mer et Amiens. Chaque jardin est conçu par une équipe d'artistes paysagers d'un pays qui a participé à la Première Guerre mondiale, tels que le Pays de Galles, l'Angleterre, l'Irlande, la Chine et l'Australie. Les jardins sont créés pour rendre hommage aux soldats morts pendant la guerre et pour symboliser la reprise de la vie après la destruction. Ils sont constitués de matériaux tels que le chêne, la pierre, les arbres fruitiers et les plantes, qui représentent les liens entre les pays et les souvenirs de la guerre. Les jardins de la Paix sont des lieux de convivialité et de commémoration, où les visiteurs peuvent se recueillir et réfléchir sur la guerre et la paix.