Le jardin à la française est né de l'adaptation par les artistes cisalpins des modèles de la Renaissance italienne.
On pourrait s'en tenir à ce type de réponse, mais elle ne satisfera que des gens qui n'ont visité ni jardins italiens de la Renaissance ni jardins français du xvif siècle,
car si les hommes du xvif siècle en France ont pleinement conscience d'exercer un art particulier auquel des traités entiers sont consacrés par Claude Mollet, André Mollet, Jacques Boyceau de la Barauderie, René Rapin, Dezallier d'Argenville
rien de tel n'existe en Italie au xve ou au xvie siècle.
A la Renaissance, il n'y a pas de groupe d'artistes qui ait le monopole de la création des jardins : chacun met son art au service du jardin, mais il n'existe pas un art du jardin.
Les jardins de Richelieu pour le cardinal et, avant, ceux du Luxembourg pour Marie de Médicis.
Tous ces jardins figurent au nombre des jardins classiques, mais leur conception n'est-elle pas profondément inspirée de celles des Tuileries, de Saint-Germain-en-Laye, peut-être même de Fontainebleau?
Et, comparant les gravures et les plans, les dessins de parterres, de fontaines, les thèmes allégoriques, n'est-il pas évident que nous allons remonter à Blois, Amboise et Gaillon ;
au retour du roi Charles VIII de Naples, et simplement répéter après tant d'autres que
les hommes du xvif siècle en France ont pleinement conscience d'exercer un art particulier auquel des traités entiers sont consacrés par Claude Mollet, André Mollet, Jacques Boyceau de la Barauderie, René Rapin, Dezallier d'Argenville.