Quel est le meilleur engrais, organique ou chimique ?

À long terme, les engrais organiques s'avèrent plus rentables que les engrais chimiques en raison de leurs coûts à l'achat plus bas et de leur capacité à améliorer la fertilité des sols. Les engrais chimiques entraînent une dégradation progressive de la matière organique et une appauvrissement de la structure du sol, entraînant une baisse de rendement pouvant atteindre -4,7 % sur 34 ans. Les engrais organiques, quant à eux, favorisent une augmentation du rendement entre +0,4 et +2,2 %, tout en enrichissant les sols en matière organique. Les besoins en intrants diminuent également avec l'utilisation d'engrais organiques, ce qui permet aux exploitants de réduire jusqu'à 15 kg/ha d'azote et 50 unités de potasse dans certaines zones excédentaires. En outre, les engrais organiques présentent une meilleure efficacité énergétique, car leur fabrication ne dépend pas du gaz naturel comme les engrais chimiques. Cela signifie que les prix des engrais organiques sont moins sensibles aux fluctuations des marchés énergétiques. De plus, chaque kilogramme d'azote issu de l'urée génère environ 4,6 kg équivalent CO₂, contre seulement 0,8 kg pour le compost, réduisant ainsi l'empreinte carbone de la fertilisation. Sur un plan financier, les écarts de coûts sont significatifs selon les cultures. Pour le blé tendre, on dépense en moyenne 290 €/ha/an en engrais chimiques, contre 180 €/ha/an en compost, soit un gain net de 110 €/ha. En maraîchage, le passage du chimique à l'organique permet une économie de 400 €/ha/an. Même sur prairies, plus sobres en intrants, le gain atteint 50 €/ha/an. Les engrais organiques apparaissent donc comme une solution économique, agronomique et environnementale plus durable que les engrais chimiques.