Aborigènes d’Australie, Pygmées gabonais, Apaches du Mexique, tribus amazoniennes ou andines ont toujours utilisé cette fenêtre sur le monde invisible dans le cadre de soins, de cérémonies religieuses, de quêtes mystiques ou de rites de passage.
L’ayahuasca n’est pas la seule à avoir fasciné voyageurs en recherche d’expériences et scientifiques.
La survivance de cette tradition dans les régions autour de l’Amazone et les promesses de découverte de soi attachées à la plante ont fini par générer une nouvelle forme de tourisme mi spirituel mi thérapeutique, qui s’éloigne souvent, on s’en doute, du contexte rituel originel.
En Amazonie péruvienne, où la tradition chamanique est restée fortement ancrée, l’utilisation de l’ayahuasca par les vegetalistas a permis la mise en place de structures d’accueil innovantes, à l’instar du centre Takiwasi au Pérou.
Les chamanes, à la fois guérisseurs et guides spirituels, ont historiquement joué un rôle de passeurs de connaissances du règne végétal transmis de générations en générations.
Entre thérapie et spiritualité On assiste en effet à un intérêt croissant pour cette plante sacrée, pour des raisons qui tiennent d’une part à une nouvelle quête de spiritualité chez nos contemporains, d’autre part à la (re)découverte de ses intérêts thérapeutiques par la science occidentale.
Autour de cette plante chamanique d’Amazonie, un dialogue passionnant se nouait entre scientifiques, ethnobotanistes, juristes, tradipraticiens et usagers du monde entier.
Des études cliniques ont également été menées pour lever le tabou autour de ces plantes et poser en place publique la question de leurs usages thérapeutiques potentiels.
L’attrait des Occidentaux pour la quête initiatique a de fait généré un nouveau marché et suscité des appétits locaux.
Certaines plantes psychoactives puissantes font pourtant depuis peu un retour sur la scène et bousculent les idées reçues dans les domaines de la psychiatrie, de la neurologie ou de l’addictologie.